Auteur : Céline Basset_13/08/2023
Que se passerait-il si les chaînes d'approvisionnement alimentaire mondiales venaient à s'intérompre brusquement et durablement ? Serait-il possible de sentir et d'être en sécurité ? (Linou, 2018).
"Lorsqu'on évoque l'expression d'insécurité alimentaire , les images qui viennent le plus souvent à l'esprit sont celles des populations affamées des pays du Sud ou des émeutes de la faim du Printemps 2008. Or dans les pays les plus riches, plusieurs dizaines de millions de personnes vivent elles aussi dans une situation d’insécurité alimentaire " (Birlouez 2009). Plusieurs études montrent le lien entre les pénuries alimentaires et l'augmentation des violences et des troubles à l'ordre public. Nos pays industrialisés, notamment la France, n'ont pas de plan B en cas de pénurie alimentaire, ni même de plan de continuité alimentaire pour assurer la sécurité civile en dehors du plan ORSEC.
Le cas du Groenland et plus précisement de la ville de Nuuk connaît une profonde transition alimentaire en lien avec l’aspiration à une alimentation durable, de proximité, économiquement accessible et saine (Rastoin, 2018). En France, le Projets Alimentaire Territorial (P.A.T), le SCoT (Schéma de Cohérence Territoriaux) et le P.C.S (Plan Communaux de Sauvegarde) sont des outils de conception et de mise en oeuvre de planification stratégique de communale et inercommunale pouvant être au service d'un Projet d'Aménagement Stratégique (P.A.S).
Mais alors comment relocaliser la production alimentaire sans sols opérationnels ?
Les sols étant indispensables à l'activité humaine doivent être légalement reconsidérés autrement. Reflet d'une société dépendante aux flux d'approvisionnement, la transition alimentaire doit inclure le sol comme une entité juridique à protéger plutôt qu'une surface inerte à aménager. Selon Fournil et al. (2018), les logiques de requalification du sol doivent envisager deux volets, l'un préservant le sol de toute dégradation et l'autre visant à sécuriser les fonctions et services rendus par le sol.
La reterritorialisation de l'agriculture (producteurs) et la relocalisation des acteurs divers d'un territoire (transformateurs, distributeurs et consommateurs) commence par la remédiation et la régénération de l'écosystème sol. Véritable socle de notre civilisation, le sol pourrait donc être envisagé comme le premièr pilier permettant l'avènement des transitions (alimentaire, agricole, économique, sociale).